Les bipolaires sont souvent perçus comme des personnes avec une intelligence supérieure à la moyenne. Mais qu’en est-il réellement ? Les bipolaires sont-ils intelligents ou pas ? Nous vous donnons une explication complète à ce propos.

Qu’est-ce que l’intelligence ?

Pour comprendre la relation qui existe entre intelligence et bipolarité, il convient de nous entendre sur la définition de l’intelligence. En effet, il ne s’agit pas simplement d’une question de QI. Cette notion est bien plus complexe.

Sachez tout d’abord qu’il existe plusieurs facettes de l’intelligence.

L’intelligence émotionnelle

Cette facette de l’intelligence renvoie à la capacité que possède un individu pour : 

• reconnaître ;
• interpréter ; 
• et bien gérer les émotions qui sont les siennes et celles des autres. 

Avoir cette aptitude est nécessaire pour mieux vivre les relations interpersonnelles mais aussi pour relever les défis du quotidien.

L’intelligence sociale

Une personne est socialement intelligente quand elle a cette aptitude à saisir les dynamiques interpersonnelles et sociales. Ce type d’intelligence joue un rôle important dans le succès d’un individu sur divers plans de la vie professionnelle comme personnelle.

L’intelligence créative

Elle renvoie à la capacité à:

• être imaginatif ;
• être innovant ;
• produire de nouvelles idées.

Un grand nombre de personnes bipolaires ont marqué l’histoire en faisant preuve d’une extraordinaire intelligence créative.

Bipolarité : définition

La bipolarité est un trouble de l’humeur avec des fluctuations extrêmes. Ces dernières influencent l’activité et l’énergie de la personne atteinte. Elles impactent son aptitude à fonctionner comme il faut au quotidien.

Cette affection se manifeste principalement de deux manières. Il y a :

• les phases de manie ; 
• et les crises de dépression.

Les phases de manie

La phase de manie se caractérise par de l’irritabilité. Pendant cette phase d’humeur élevée, le bipolaire a :

• un excès d’énergie ;
• une réduction du besoin de dormir ;
• des comportements impulsifs ;
• des pensées accélérées ; 
• des idées grandioses ;
• un jugement souvent altéré.

Durant cette phase, Il est important de savoir les choses à ne pas dire à un bipolaire. A cette étape, une hospitalisation peut être essentielle. Elle permet d’éviter ou de réduire les comportements à risques.

La dépression

La phase de dépressions de manifeste par :

• un sentiment de vide ou une tristesse profonde ;
• une perte d’intérêt pour tout ;
• un manque d’énergie ou de la fatigue ;
• des difficultés de concentration ou de prise de décision ;
• le manque de sommeil ;
• perte de poids ;
• des comportements d’autodestruction ;
• des pensées suicidaires.

Lien entre intelligence et bipolarité : qu’en pensent les chercheurs ?

Plusieurs recherches ont permis d’établir une relation entre la bipolarité et l’intelligence. Cependant, elles n’arrivent pas toutes à la même conclusion.

Existence d’une corrélation positive

Les résultats de plusieurs études scientifiques trouvent une certaine corrélation positive entre certains types d’intelligence et la maniaco-dépression.  Il est par exemple remarqué que certaines personnes souffrant de cette affection ont une grande intelligence créative.

Il semble que les individus bipolaires sont plus aptes à réfléchir en dehors des chemins battus. Ils ont une certaine facilité pour générer des idées authentiques, originales et innovantes.

Des recherches révèlent également que les personnes maniaco-dépressives ont une sensibilité émotionnelle très développée. Cela peut être perçu comme le signe d’une grande intelligence émotionnelle.

La corrélation négative

Certaines études ont abouti à des résultats ne permettant pas d’établir un lien significatif entre l’intelligence et la bipolarité. D’autres chercheurs ont même trouvé une certaine corrélation négative entre ces deux notions.

Lesdites recherches précisent qu’il ne faut pas généraliser. Elles soulignent le fait qu’il est important de prendre en compte la diversité des expériences individuelles.

Précisons qu’il existe un grand nombre de facteurs qui peuvent rendre les recherches complexes et impacter les résultats. Il s’agit entre autres :

• de l’âge ;
• du contexte socio-économique ;
• des antécédents familiaux.

La méthode utilisée pour définir et mesurer l’intelligence et la psychose maniaco-dépressive influence aussi les résultats. Au regard de tout ceci, les résultats de ces recherches ne peuvent être considérés comme une réponse définitive. Il convient plutôt de les prendre comme une partie du puzzle permettant de comprendre le lien entre intelligence et bipolarité. 

Lien entre bipolarité et intelligence : perception et stéréotypes

Il existe des perceptions populaires et des stéréotypes qui impactent la détermination de la relation entre bipolarité et intelligence. La perception populaire associe généralement des propriétés intellectuelles et créatives d’exception aux troubles mentaux.

Il faut reconnaître que cela est notamment dû aux médias qui aiment idéaliser ce type d’association. Cette vision de la chose conduit souvent à des généralisations qui n’ont pas lieu d’être. Comme énoncé plus haut, la diversité des expériences individuelles des personnes maniaco-dépressive ne doit pas être négligée.

Il faut aussi savoir que les variations de l’humeur lors d’une psychose maniaco-dépressive influencent les fonctions cognitives des individus bipolaires. Lors des moments de dépression, les personnes affectées ont des difficultés à se concentrer, à avoir une bonne mémoire et à prendre des décisions.

Pendant les phases de manie, ils ont une certaine rapidité dans la pensée. Cependant, cette dernière peut ne pas être très fiable ni structurée. Ces variations induites par les troubles bipolaires peuvent agir sur les performances dans des situations où une intelligence cohérente et stable est requise.