Une personne bipolaire a besoin de compréhension, de patience, de soutien et d’une écoute active de la part de ses proches. Pour ne pas l’emmener à se sentir plus mal qu’il ne l’est déjà, certaines phrases sont à éviter. Nous vous en faisons la liste ici. Voici un top 10 des choses à ne pas dire à un bipolaire.
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ToggleÇa n’existe pas, la dépression
Les personnes n’ayant jamais souffert de troubles de l’humeur prennent ces affections pour des inventions. Ils s’imaginent que ceux qui en souffrent font semblant d’être malade. Ce n’est pourtant pas le cas.
A la différence des maladies physiques, les troubles relatifs à la santé mentale sont invisibles. Ils sont pourtant aussi réels que les idées, les émotions et les pensées qui sont eux aussi non apparents.
Tu sais tout le monde vis des hauts et des bas
Il est vrai que la vie n’est pas simple. Cependant, il existe des personnes qui vivent des difficultés plus grandes que les autres. Une comparaison n’est pas possible entre des hommes du 20eme siècle et du moyen âge. De même, il est inutile de comparer une personne bipolaire à un aveugle.
Nous avons tous des problèmes. Cependant, nos difficultés ne sont pas de même nature. Il n’est donc pas constructif de comparer.
Les médicaments, c’est nocif, ne les prends pas
Les traitements contre la bipolarité viennent souvent avec des effets secondaires. Ce n’est toutefois pas une raison pour dire à un bipolaire d’éviter de suivre son traitement.
Sans ce dernier, la personne atteinte de psychose maniaco-dépressive vivra une vie déséquilibrée. Sachez-le, cette option est pire que les effets secondaires des médicaments et un bipolaire est assez intelligent pour s’en douter.
En outre, il est tout à fait possible de procéder à un ajustement du dosage des produits afin de réduire leurs effets nocifs. Sans suivi médical et véritable traitement, le risque de suicide chez les bipolaires est élevé.
Tout se passe dans ta tête
En se changeant les idées, en prenant des vacances, ou en sortant avec des amis, une déprime passagère peut disparaître. Mais, ce n’est pas le cas pour les troubles bipolaires.
Quand une crise maniaque vient après une phase de dépression majeure, la situation est incontrôlable. En effet, les crises bipolaires ne sont pas forcément déclenchées par un stimulus extérieur.
Elles sont provoquées par des neurotransmetteurs qui subissent un déséquilibre métabolique dans le cerveau et dans le corps. Dire à une personne bipolaire que le problème est dans sa tête ne sert donc à rien. Il le sait déjà. Ce qu’il faut faire par contre, c’est de lui apporter une assistance réelle.
Tu n’as pas l’air d’une personne malade
Quand la crise survient, les symptômes ne sont pas visibles au premier coup d’œil. Vous remarquerez peut être :
- une prise ou une perte de poids chez la personne atteinte ;
- elle a un peu de mal à dormir ;
- une perte de motivation avec une énergie débordante ou le contraire.
Ces signes peuvent ne pas faire penser à une maladie. Pourtant l’état mental de la personne peut très vite se dégrader. Elle-même peut ne pas voir des signes de détérioration physique. Elle sentira toutefois que son corps ne fonctionne pas bien sans forcément savoir ce que c’est.
Au fil du temps, son état émotionnel se détériorer encore plus. C’est pour cela que les proches doivent savoir observer et écouter avec attention.
Tu dramatise trop
La bipolarité provoque une grande souffrance. En plus, elle est invalidante. Les relations professionnelles, sociales et amoureuses sont toutes affectées.
Sachez que la moitié des bipolaires essaient toujours de se suicider au moins une fois dans la vie. Vingt pour cent décèdent par suicide. En ne prenant pas au sérieux cette souffrance, vous contribuez à l’augmentation de ce risque.
Ça va passer, c’est passager !
Parler en ces termes semble positif et encourageant. Il faut néanmoins y mettre un peu de nuance.
La maniaco-dépression est une affection chronique. Les moments où la personne atteinte se sent bien s’alterne avec les crises. Ainsi, plus vite, elle accepte l’idée qu’elle devra vivre avec cette condition, mieux, elle s’y adaptera.
Tu peux faire des efforts quand même !
La plupart des personnes reprochent aux maniaco-dépressifs de ne pas faire d’efforts. Selon elles, tout le monde finit par prendre le dessus sur la dépression, alors pourquoi pas les bipolaires ?
Il faut comprendre que la maladie du bipolaire est métabolique. Elle ne dépend pas de la volonté du patient.
Personne ne demande à un diabétique de fournir plus d’efforts et de produire de l’insuline dans son foie. C’est la même chose pour le bipolaire. Il n’a aucun contrôle sur sa condition. Seul un traitement peut l’aider à aller mieux.
Tout le monde est bipolaire maintenant !
Personne n’est à l’abri des difficultés de la vie. Par contre, si cela ne détériore pas la qualité de vie, alors, ce n’est pas un trouble. La psychose maniaco-dépressive affecte tous les domaines de votre vie.
Aujourd’hui, les diagnostics de bipolarité sont de plus en plus nombreux. Cela ne signifie pas pour autant que tout le monde est bipolaire. Une telle recrudescence de cette maladie révèle qu’il y a un problème important dans la manière de gérer la santé mentale.
Tu es taré en fait
Une personne en apprenant sa bipolarité se sent vulnérable, bousculée et stigmatisée. En lui disant des phrases comme celle-ci, vous l’enfoncez encore plus dans sa psychose.